jeudi 11 mars 2010

journée de tous les vices

Aujourd'hui, je me suis levée avec l'impression que je pouvais changer le monde. J'ai bue deux ou trois cafés, sortie les chiens, et l'idée m'est passée. Il faisait beau, le début du printemps, la promesse d'un monde meilleur à venir: le temps des terrasses, des filles plus sexy qu'avec leurs Kanuks, les feux de camps (si je peux finir par sortir de l'île de Montréal d'ici la prochaine année), le vélo, les folies, les festivals. Bref, j'étais d'humeur splendides.

L'idée de devoir m'enfermer dans un local poussiéreux et en ressortir une fois le soleil couché ne me plaisait guère alors, je me suis dit que je ferais ce qui me rendait le plus heureuse au monde (après avoir regardé le catalogue Canadian tire, telle une gouine bien dressée): m'acheter des livres. Alors je suis partie pour l'école un peu plus tôt pour m'arrêter au colisé du livre (un genre de village des valeurs de bouquins usagés, mal classés, étiquetté avec des collants qui abîment les couvertures, mauvaise ambiance, "libraires" peu qualifiés, bref vous imaginez le topo).

En refermant la porte, j'ai regardé la côte Sherbrooke d'un drôle d'oeil. Elle était magnifique, elle agissait en guise de préliminaire au parc Lafontaine. Un peu plus haut, j'ai même vu une de mes brutes que j'ai aussitôt interpellé sur une note chaleureuse: HEYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYyyyyyyyyyy!!!!!!!!!!!!!

Une fois à la librairie, je m'en suis donnée à coeur joie. Je me suis remplis les deux bras avec des livres à 1.99$. Je me sentais un peu coupable d'acheter tous ces livres usagés en supposant que les auteurs ne seraient jamais payés pour les droits d'auteurs (ils ne les reçoivent qu'une seule fois). Un livre a attiré mon attention. Sa couverture était belle, bien que le titre annonçait déjà que le livre ne comblerait pas toutes mes attentes: "Je hurle à la lune comme un chien sauvage" de Frederick Durand. Je regarde la page couverture, mes yeux caresses les quelques lignes qui me laissent présager le meilleur: prostitution, sexe sordide, orgies, etc. Bref, il s'est ramassé dans la pile des livres à acheter.

Commencé sur mon heure de souper, terminé en rentrant à la maison, l'idée principale du livre était intéressante (un mec qui crève d'une crise de coeur durant une scéance de fouettage très intense). Pourtant, je trouve qu'à partir de ce moment là, le reste du livre est complètement garoché. Aux lecteurs qui souhaiterait éventuellement dépenser 1.99$, je vais vous épargner la fin juste pour vous permettre de profiter à plein de vos deux dollars.

En refermant le livre, vers minuit et demi, je me suis dit que la fin était précipitée, voir même "butchée". Ensuite, je me suis mise à comparée la fin d'un livre avec un orgasme. Un livre, c'est un peu comme une partie de jambe en l'air. Lors que vous l'ouvrez, vous avez un but: le terminer. Exactement comme lorsque les respirations commencent à s'accélérer. On aura beau dire ce qu'on veut, le contact, l'échange et tout ça, il n'en reste pas moins qu'une tête entre les jambes a, règle générale, pour but de donner un orgasme.

Personnellement, lorsque je termine un livre, il y a quatre réactions possibles.

1. Je suis triste que ce soit terminé, je reste là, songeuse, à m'ennuyer des personnages que j'affectionnais. Je n'ai aucune envie de commencer un nouveau livre, non, pas tout de suite, je me sentirais infidèle (ex: La Pianiste).
2. Je peux être au prise avec un excès de rage, parce que ça ne se termine pas comme je l'aurais souhaiter (ex: Candide).
3. S'il s'agit d'une suite, je peux avoir envie de le commencer le livre suivant tout de suite (Ex: L'Ange écarlate).
4. Finalement, il y a les livres que je referme et que je pose sur mon ventre en regardant le plafond, en remettant ma vie complètement en question, sans dessus dessous (ex: La ferme des animaux, Justine ou les infortunes de la vertu, etc.)


Est-ce qu'un livre dont la fin est garoché pourrait vraisemblablement se comparer à une baise manquée? Du genre, je donne a mon/ma partenaire ce qu'il veut histoire de me faire sacrer patience et pouvoir me coucher au plus sacrant? Je dirais que oui.

Une fin de livre ratée, c'est aussi chiant qu'une baise avortée en plein milieu.

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