dimanche 25 août 2013

Le pouvoir du moment présent

Oh que ça fait longtemps que je ne vous ai pas partagé une tranche de vie!
Je profite depuis quelques semaines de tous les avantages que propose un bras dans le plâtre. J'aiguise ma patience dans les hôpitaux, je suis payée à être chez moi et je commence à comprendre pourquoi les assistés sociaux sont si souvent alcooliques: la vie sur la CSST, c'est plate en tabarnak.

Mais mon niveau de stress devant, théoriquement, être à son plus bas, j'ai soudainement décidé il y a trois semaines d'arrêter de fumer. Félicitation me direz vous? Ohhh bordel que j'avais mal calculé mes affaires. Facteur à éviter quand vous arrêtez de fumer:

1. Ne pas le faire en Abitibi
2. Ne pas le faire pendant les vacances de votre blonde (ça évite de lui gâcher la vie)
3. Ne pas le faire pendant que vous êtes dans votre belle famille.
4. Ne pas le faire pendant que vous êtes dans votre belle famille en Abitibi.

Je ne rentrerai pas dans les détails, mais imaginez un instant que vous capturez un loup quelque part dans le coin de la baie james pour le mettre en cage dans un zoo au centre-ville de New York. Sédationnez-le soigneusement tous les jours afin de le garder bien docile et, le soir venu, au lieu de nettoyer sa cage, mettez-y le feu sans sortir le loup au préalable. C'était sensiblement l'impression que j'avais lorsque j'étais enfermé dans le bungalow familiale de la belle-famille.

Ainsi, après avoir pourri la vie de tout le monde pendant une semaine complète, l'idée m'est venue de débarquer ma blonde au bord de la route dans le parc de la Verendry. Bon, de toute évidence, ce n'est pas le meilleur scénario lorsqu'on essaie d'arranger une relation alors, après 600 km à vouloir s'entre-tuer je l'ai déposé chez elle et je suis rentrée m'écraser devant facebook avec une bouteille de gin, "on the rock" si'ou'plait.

Le lendemain, je me suis dit qui faudrait que ça change. Bien que j'aimerais pouvoir contrôler tout et tout le monde, parait-il que c'est impossible que ça fonctionne toujours comme je le voudrais.

Étant donné que ma blonde me parle toujours de ce fameux livre qui a changé sa vie, je me suis dit que j'allais le lire: "Le pouvoir du moment présent" par E. Tolle.

Vous comprendrez que me prochains posts en traiteront inévitablement. Alors, ce matin, j'en suis à la page 30 environ et j'ai pris quelques notes afin de mieux mettre en pratique ce guide spirituel.

***** Premier exercice: Observer sans juger.********

Il devait être 20 heures quand j'ai décidé d'aller expérimenter tout ça. Désireuse de maximiser mon temps, je me suis dit que je profiterais de l'occasion pour sortir mon chien. Direction: parc à chien dans Hochelagua-Maisonneuve!

Bien entendu, je m'étais fait des réserves de bières avant de m'y rendre alors j'arrive, je m'assois à une (la seule) table de picnick et je commence à fureté sur a tablette électronique pour éviter de dévisager les gens que j'observe. Ma copine dit toujours que je vais finir par me faire casser la gueule alors j'essaie de faire attention.

Alors voilà, j'observe.

Il y a 5 personnes pour un chien d'environ 3 livres. Un bichon ou quelque chose du genre. La propriétaire du chien en question a une poussette qui doit, je l'espère, contenir un bébé humain. J'essaie d'écarter de mon esprit qu'un bébé dans un parc à chien c'est relativement dangereux, ne serais-ce que pour les risques de contaminations parasitaires. Je ne juge pas, je dois observer.

La dame parle des itinérants du centre-ville qui font la manche pour nourrir leurs chiens et les condamnes sévèrement. Je pense aux gens sans moyens qui nourrissent leurs enfants au "kraft dinner" et au Joe Louis alors qu'ils pourraient les mettre en adoption. Zut, je ne suis encore pas dans l'observation.

Je retourne à ma tablette électronique. J'entends quelqu'un dire qu'il est originaire de Sept-Îles. J'ai déjà l'image mental d'une famille consanguine habitant dans un shack en bois. Zut, je suis encore entrain de juger.

Cette même personne continue de jaser et j'entends, soudainement ceci: "Monrial, s'tellement multiethnique que tu peux aller au parc en pyjamas et tout le monde s'en fou!". J'essaie de ne pas juger. En fait, je n'arrive même pas à juger parce que je ne comprends tout simplement pas le rapport de ce qui vient d'être affirmé.

Je reste seule avec mon chien au parc, jusqu'à 22 heures, à simplement observé le noir qui m'entoure. On dirait que d'observer ma solitude est plus simple que lorsque je suis entourée d'épais.