mercredi 20 janvier 2010

Rappel: ce n'est que la fiction, bordel

Il y a des jours où, comme ce matin, on se berce dans l'ombre d'une abscence. On se berce tranquillement sur une mélodie à laquelle on a arraché les cordes vocales. Une musique avortée, une chaine stereo défoncée à grand coup de nuits blanches.
La chaise n'a pas de patin, c'est une chaise droite en bois plantée devant une fenêtre qui ne donne aucune vue. Mais on se berce, comme si on était dans un chalet au bord d'un feu, dans la maison de nos parents une fois que nous serions nous aussi devenus parents. On se sent comme un jeune vieux. Tout est tellement gris que le printemps semble nous avoir oublié sur notre chaise.
On se berce comme les fous dans les films, les cris en moins. On se berce de notre silence, les batements de la pompe à sang qui ne suivent pas le beat du dancefloor.
On se répète que l'amour est mort, en même temps que Dieu, que les surréalistes n'avaient rien compris.
On ouvre un livre pour penser à autre chose, mais les yeux ne font que nager sur les lignes sans vraiment se mouiller. Sans le réaliser, le livre tombe contre le sol et une cigarette tombe sur ses pages. Une odeur de brulé, d'usé, de déjà vue qui flotte dans l'air.

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