vendredi 2 avril 2010

Une belle histoire

Lorsque le parc Lafontaine commence à renaître, c'est signal que l'été s'en vient. Aujourd'hui, mes poissons rouges sont repartis vivre dans le bassin extérieur de mon père. Il y avait un petit vide dans le coin de la cuisine que j'aurais voulu combler d'une présence humaine, mais comme ça faisait un certain temps que je n'avais pas passé une journée complètement seule, je me suis dit que ça me ferait du bien.

Quand j'y pense, j'avais surtoutenvie de sortir de l'île, de sentir la brise chaude contre ma peau sans l'effet du smog, mais bon il faut faire avec ce que l'on a ce qui a fait en sorte que j'ai attérit au parc Lafontaine.

Longtemps, ce parc a eu une très mauvaise réputation. Du temps des buissons et tout ça. Aujourd'hui, c'est l'une des plus belles places de l'île. Sérieusement, je ne peux plus concevoir habiter à plus de 15 minutes de ce parc. Aujourd'hui, le parc était en fleure, en beauté. Je me suis écrasée sur une couverture carottée bleue, mon walkman sur les oreilles, et le dernier livre de Christian Mistral (Léon, Coco et Mulligan). L'histoire se passait dans le coin du Square St-Louis et au P'tit Bar. J'étais nostalgique. J'avais envie d'être entrain de lire ce livre au Square, mais paraît que la loi 101 nous oblige a dire carré, mais selon le dictionnaire, carré ne s'applique pas comme un square. Bref, après 2 minutes d'hésitation, j'ai décidé de rester où j'étais: au soleil, juste à côté du pont.

J'ai déposé mon livre, et dans mes oreilles Kate Voegele gueulait à tue tête Hallelujah. Ouais, à mon grand désarrois, je dois admettre que je préfère cette version à celle de Léonard Cohen et je m'assume. On ne parle quand même pas de Boom Desjardins qui essaie de chanter du Villain Pingouin, on parle quand même de quelqu'un qui a une voix.

J'ai déposé mon livre et j'ai regardé les petits terroristes courire dans tous les sens. Au loin, un canard téméraire se baignait dans le 2 pouces d'eau qu'il y a au fond du bassin à ce temps-ci de l'année. Je me suis attendrie quand la plus mignonne des enfants s'est effondrée tête première dans les roches. Vous savez, le modèle d'enfant parfait, une petite blonde avec des nattes, quelques cheveux rebelles, un jeans et une camisole rose. Si j'avais un enfant, j'aurais voulu que ce soit elle. Mais si j'avais une fillette, je ne lui ferais pas porter de vêtements roses, elle porterait du jaune et du vert.

Vers 18 heures, le soleil commençait à tomber et je commençais à avoir ben ben frette. Je me suis redressée en prenant appuie sur mes coudes, et j'ai continuer à regarder les enfants jouer un certain temps. Derrière mois, quelqu'un s'était assis. Quand j'ai regardé autour de moi, il m'a fait signe. Il m'a offert une bière. J'ai refusé, il a insisté, j'ai succombé, malgré ma gueule de bois. Alors j'ai bue une bière avec lui, au parc Lafontaine. Il était déjà saoul et de plutôt mauvaise compagnie, mais il m'a divertie quelque temps.

Alors voilà, j'aime Montréal. Je la "baiserait insolemment sur toutes ses bouches de Métro" pour si bien citer Mistral. J'aime lire Montréal, et j'aime y habiter. J'aime les gens étranges avec qui je bois de la bière dans les parcs, les enfants qui conduisent des trottinettes roses avec des nattes qui volent au vent, les chiens qui jouent dans la boue au fond du bassin du parc Lafontaine.

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