vendredi 25 décembre 2009

ces gens qui débarquent à tout hasard

C'est drôle comment certaines personnes semblent croiser nos chemins seulement pour nous faire remettre en doute l'ensemble de notre existence. Un matin vous vous levez, faites machinalement ce que vous faites tous les matins. Vous faites couler du café, répondez à vos emails, sortez le chien, nourrissez les chats. Vous vous rendez à l'école où vous répétez sans relâche la même masturbation intellectuelle à longueur de soirée. Vous rentrez, ouvrez une bière, votre ordi et en moins de 5 minutes une ancienne professeure à vous parvient à vous convaincre que vous n'êtes pas fait pour ça, le soudage.

La formation que je fais présentement est divisée en 29 modules. Au 4e module, alors que je décourageais de ne pas parvenir à faire une magnifique petite boite en acier doux 22 jauges. Je suis sortie sauter les plombs et fumer plusieurs cigarettes. Un des profs qui semble m'apprécier est sortie en me voyant ainsi pleurer et frapper du pied sur ma petite boite de métal encore moins symétrique qu'elle ne l'avait jamais été:

Moi: Je crois que je déteste ça.
Lui: Non tu aimes ça. Ce que tu détestes c'est l'échec.
Moi: je n'ai jamais eu d'échec, mais être dans un atelier je déteste ça.
Lui: Non, t'aime ça le métal, ça te fait tripper!! T'Aime ça!!
Moi: j'ai plus de livres que d'outils...

La conversation s'est à peu près terminée là. Je suis rentrée, et j'ai continuer à sacrer sur ma fichue boite difforme. Et j'ai fabriqué un coffre à outils. Puis le modul s'est terminé. Et on a commencé à souder. C'était tellement stimulant intellectuelle de faire le même mouvement à longueur de soirée que j'ai commencé à me sentir comme un hamster dans une roue. J'avais l'impression que le summum de stimulation intellectuelle que je parvenais à avoir dans une journée consistait en la lecture des chancements de profils de mes contacts facebook.

Si je parlais plus haut des gens qui semblent croiser nos chemins juste pour nous faire remettre l'ensemble de notre vie en question, je parlais surtout d'une prof de littérature qui m'a rappelé que même si l'attrait monétaire du soudage était intéressant, je devrais tout dépenser en alcool et en anti-dépresseur pour supporter ma vie si je considérais vraiment faire ca plus de 40 heures par semaine. Et le pire, dans tout ça, c'est que je le sais, depuis le module 4.

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